Lou Rbiolon ont adressé un courrier à M. le Président de la République, ainsi qu'à Madame la Ministre de l'Éducation Nationale et de la Jeunesse. Celui-ci contient deux motions récemment votées par les membres de notre fédération autour de la reconnaissance et de l'enseignement du francoprovençal.
La délégation de Lou Rbiolon ayant remis le courrier en préfecture de Haute-Savoie le 1er juin 2024.
La sauvegarde, la valorisation, la diffusion, la transmission de la langue savoyarde, appelée encore francoprovençal, par l’édition, le spectacle et l’enseignement, sont au cœur des préoccupations et des actions de Lou Rbiolon.
Aussi, une délégation de notre fédération s'est rendue le samedi 1er juin 2024 en préfecture de Haute-Savoie, à Annecy, pour y remettre un courrier à l'attention de M. le Président de la République et de Madame la Ministre de l'Éducation Nationale et de la Jeunesse. Ce courrier contient deux motions récemment votées par les mebres de Lou Rbiolon :
- L’une pour la mise en place des formations nécessaires pour l’enseignement du francoprovençal ;
- L’autre concernant la révision de l’article 2 de la constitution, car il est systématiquement évoqué pour freiner le développement des langues régionales. Nous souhaitons que, à côté du français, une place indiscutable soit faite aux langues régionales parlées en France. Aussi nous nous associons pleinement à la démarche initiée par le collectif « Pour que Vivent Nos Langues ».
On trouvera ci-dessous le texte completd e ces deux motions :
Motion adoptée par la Fédération des Groupes de Langue Savoyarde « Lou Rbiolon » lors de l’assemblée générale du 20 avril 2024 à Marcellaz-Albanais
« La circulaire du Ministère de l’Education Nationale et de la Jeunesse MENE2136384C, concernant l’enseignement des langues régionales, signée le 14 décembre 2021, a fait entrer le francoprovençal dans la liste des langues régionales pouvant être enseignées et présentées aux examens.
Par ailleurs, la loi n°2021-641 du 21 mai 2021 relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion, dite loi Molac, prévoit, dans son article 7, le principe de généralisation de l’offre de l’enseignement des langues régionales : « proposer l’enseignement de la langue régionale à tous les élèves ».
Cependant, à ce jour, c’est-à-dire trois ans plus tard, cette offre n’existe que de façon marginale dans quelques établissements scolaires, là où elle existait déjà avant la circulaire.
Aucune information n’est diffusée aux familles, mis à part dans les quelques établissements ci-dessus évoqués.
D’autre part, la formation initiale des enseignants en francoprovençal est inexistante et la formation continue débute à peine.
Il n’existe aucune licence ni master intégrant le francoprovençal.Quant aux concours de recrutement des enseignants, il n’existe ni CAPES de francoprovençal, ni d’agrégation.
En conséquence, l’assemblée générale de la Fédération des Groupes de Langue Savoyarde Lou Rbiolon, qui compte 25 associations en Savoie et Haute-Savoie, réuni à Marcellaz-Albanais le 20 avril 2024, demande à M. le Président de la République et à Mme. la Ministre de l'Education Nationale de mettre en place les dispositifs nécessaires cités ci-dessus. »
2. Motion adoptée par la Fédération des Groupes de Langue Savoyarde « Lou Rbiolon » lors de son Conseil d’Administration du 22 mai 2024 à Reignier
« Le conseil d’administration de la Fédération des Groupes de Langue Savoyarde Lou Rbiolon, qui compte 25 associations en Savoie et Haute-Savoie, réuni à Reignier le 22 mai 2024 demande à M. le Président de la République de mettre en place le cadre nécessaire à la révision de l’article 2 de la constitution, car cet article est systématiquement évoqué pour freiner le développement des langues régionales.
Il demande aux parlementaires de voter cette révision pour que, à côté du français, une place indiscutable soit faite aux langues régionales parlées en France.
La Fédération Lou Rbiolon s’associe pleinement à la démarche initiée par le collectif « Pour que Vivent Nos Langues », à son communiqué joint ci-après et à sa démarche mise en place le 1er juin 2024 sur un plan national »
Merci au "Dauphiné libéré" pour cet article paru dans son édition de la Haute-Savoie le dimanche 2 juin 2024. Contrairement à ce que le titre laisse entendre, le francoprovençal n'est pas un "patois", mais bien une langue à part entière (même si de nombreux locuteurs utilisent eux-mêmes de manière affectueuse le mot "patois" -qui peut selon le contexte avoir une connotation péjorative- pour désigner le francoprovençal).
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